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Notre relation à notre environnement est problématique

La relation des personnes à leur environnement, quel qu’il soit, ne relève pas de l’évidence.

D’ailleurs, le mot lui-même est révélateur puisqu’il suppose que l’on parle de ce qui nous entoure et à l’égard duquel nous n’avons pas obligatoirement de lien.

On peut même constater qu’il est parfois le lieu d’oppositions, voire des conflits, qui sont comme souvent le fait d’incompréhension et/ou de méconnaissance.

De plus, notre relation à notre milieu, à nos enjeux, est aujourd’hui marquée par une image dominante, celle de la crise déclinée en une quantité de dimensions convergeant plus souvent vers un sentiment d’incapacité que de résistance, voire de révolte.

Ce sentiment s’alimente également dans des représentations radicalement mécanistes du fonctionnement du monde qui s’imposeraient à tous, générant ainsi de multiples fatalismes.

Cela induit une disqualification de la politique et du politique qui, par rebond, n’est pas en mesure de répondre aux attentes qui demeurent pourtant.

Il y a donc une double difficulté pour appréhender notre milieu, quel qu’il soit, se l’approprier et y agir. On pourrait également parler d’une difficulté à l’investir pour s’y investir.

Lucie Sauvé, professeure à l’Université du Québec à Montréal, est l’une des plus grandes spécialistes et théoricienne de l’ERE qu’elle définit ainsi :

« Au plan personnel, l’éducation relative à l’environnement vise à construire une « identité » environnementale, un sens de l’être-au-monde, une appartenance au milieu de vie, une culture de l’engagement. À l’échelle des communautés, puis à celle de réseaux de solidarité élargis, elle vise à induire des dynamiques sociales favorisant l’approche collaborative et critique des réalités socio-écologiques et une prise en charge autonome et créative des problèmes qui se posent et des projets qui émergent ».

Ces enjeux correspondent bien à ceux que nous avons identifiés précédemment : réconciliation avec le milieu basée sur la révélation d’un savoir immergé et co-construction d’une approche dynamique permettant d’entrer collectivement dans l’action.

Le milieu urbain s’incarne en de très nombreuses composantes interagissantes qui reflètent concrètement les multiples dimensions du concept de ville. C’est donc une approche transversale qui doit être mise en jeu pour identifier leurs spécificités et leurs cohérences.

Révélatrice, l’EREU est d’abord une pratique qui s’inscrit dans une dynamique participative s’appuyant sur l’éducation populaire et la sociologie implicite des intervenants qui reconnaissent toutes deux la compétence préalable et fondatrice des acteurs.

Il s’agit de faire émerger et développer cette connaissance dans le cadre d’un partage entre pairs, de nature à préparer à la collégialité d’instances telles que les conseils citoyens, mais aussi de co-construire une responsabilité individuelle et collective reposant sur une appréciation éclairée des enjeux.

Une telle approche suppose donc une « contribution concrète des personnes concernées dès la conception d’un programme ou d’une initiative sociale qui les touche ».