La photographie de paysage ou l’invention d’un territoire
Avec l’équipe de Light Motiv, agence photographique et maison d’édition, représentée par Eric Le Brun, directeur et Richard Baron, photographe.
La rencontre se passe au cœur de l’atelier Light Motiv, à la fois lieu de travail des photographes de l’agence, et lieu de création des ouvrages de la maison d’édition, à côté de la bibliothèque d’inspiration (plus de 300 livres choisis suivant leur intérêt photographique ou éditorial en reliure, papier, ou toute innovation graphique)
Face aux paysages transformés par les activités humaines et les cycles naturels, le photographe se place comme inventeur, au sens du découvreur archéologique, ici aux prises avec le présent qui défile sans cesse. Si on peut souvent croire que la tâche du photographe sur le terrain se résume à relever ce qui existe, à présenter le mieux possible l’angle du réel, il agit aussi et surtout en recueillant ce qui est là, mais invisible à l’œil nu. Par le cadre, le temps de pose, la lumière invitée, la confluence avec son histoire personnelle, le photographe creuse la scène, l’épaisseur du paysage. Son intuition et son expérience lui font discerner ce qui sera ensuite revu et interprété.
Nous choisirons quatre exemples de missions ou d’ouvrages pilotés par Light Motiv pour étayer notre propos, le potentiel de la photographie sur des lieux ou des territoires en transformation, tout en faisant découvrir les livres, expositions ou images associés.
- Sur le site de la Lainière à Roubaix dans les pas d’Éric Le Brun durant plusieurs années. C’est ici un travail au long cours qui accompagne une opération urbaine implantée au lieu même de l’ancien épicentre textile de la Métropole de Lille. Il a été porté par Ville Renouvelée, s’est développé sur un programme d’expositions extérieures sur les grilles du chantier, accompagné d’une recherche iconographique sur l’activité passée.
- L’ouvrage « Terrils » de Naoya Hatakeyama, publié par Light Motiv en 2011, a participé au changement d’image du bassin minier. Le regard de Naoya, forgé par sa patience et son immense culture, aiguillé sans doute par la référence aux trente-six vues du Mont Fuji par Hokusai, recentre d’une façon unique, les montagnes noires au cœur du paysage minier. Ce livre a connu un vif succès, il est maintenant épuisé. Il reste ici quelques exemplaires qui pourront être consultés. « Terrils » a été publié grâce à la participation du Centre Historique Minier de Lewarde.
- « Le Monde d’après » de Thierry Girard. 35 à 40 ans plus tard, le même photographe, habitué des Observatoires du paysage, remonte le temps, suit le même parcours d’Ouest en Est du Bassin minier.
Il transmet sa vision sensible des lieux et des gens par la précision et quelquefois la tendresse des cadrages qu’il propose. Cette somme photographique désarme le lecteur emporté par l’élan de son voyage dans l’espace-temps d’un territoire extrait des clichés. Le livre, publié chez Light Motiv, a reçu le soutien de La Cité des Électriciens et d’Euralens en 2018.
- La Thiérache vue par Richard Baron. La commande est directe, inciter les réalisateurs à venir tourner en Thiérache, découvrir autour de Guise, et bien plus loin en campagne et forêt, les décors de leurs futurs films. Autrement dit, susciter le coup de foudre, la magie du décor réel. Richard est l’éclaireur, il arpente la Thiérache en attente de paysages qui lui « parlent », guidé par son intuition rompue à ce type de mission où il révèle un paysage en traversant sa banalité apparente. La mission est initiée et produite par le PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural) de la Thiérache.
Et nous pourrons conclure en présentant le livre récent de Quentin Pruvost « Inland voyage » inspiré de l’ouvrage éponyme de Robert Louis Stevenson sur sa descente en canoë de la Sambre et l’Oise, comme une fusion entre écritures photographique et littéraire, naviguant ici aux confins du genre fantastique.
Des photos sont visibles dans le document joint
Horaires : 12h15/14h00
Lieux : Studio Light Motiv 39 rue du pré Catelan 59110 La Madeleine 1er étage gauche au fond de la cour.
Inscription auprès de beatrice.auxent@nordnet.fr avant le 16 février 8h00
PAF : 6 euros pour le casse-croûte (sandwich/boisson/dessert). Pensez à prendre votre gobelet.